La notion de
commerce équitable (en anglais
fair trade) trouve ses origines dans les
années 1950. La filière équitable garantit au producteur un tarif de vente minimal, au prix d'un surcoût volontairement accepté par le consommateur.
Le commerce équitable justifie son existence en citant l'article 23 de la
Déclaration universelle des droits de l'Homme :
« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine. » Au delà de l'acte d'achat, le commerce équitable permet de sensibiliser les consommateurs à propos des difficultés auxquelles sont confrontés les producteurs du sud. En ce sens, c'est également un outil d'éducation.
En dix ans, tandis que le marché du café à la consommation est passé de 30 à 60 milliards de dollars, la part reçue par les producteurs est tombée de 10 à 6 milliards de dollars.
Neuf critères
L'IFAT (International Fairtrade Association) retient les critères suivants :
- création d'opportunités pour les producteurs économiquement défavorisés
- transparence et responsabilité
- construction de compétences
- promotion du commerce équitable
- juste prix
- égalité homme-femme devant le salaire, le travail, le poste selon la compétence, etc.
- conditions de travail
- respect du droit des enfants
- protection de l'environnement
En 2006, le commerce équitable ne correspond en France qu'à 1% environ des achats, loin derrière l'angleterre, l'allemagne ou les pays bas, mais cette "niche" se développe tendant à passer du militantise à la professionnalisation, avec de nouveaux acteurs dans les années 2005 (Méo, Ethiquable, altermundi).
Certaines ONGs ou structures (comme le
CEDAPAS en France) proposent que la notion de commerce équitable soit introduite dans le commerce intérieur des pays riches où les petits agriculteurs sont confrontés à des difficultés qui s'apparentent parfois à celles de leurs collégues des pays «
pauvres » ou «
émergeants ». Artisans du monde souhaite élargir la notion d'équité à toute la filière commercial ; afin que les employés du nord soit tous équitablement traités quand ils vendent des produits équitables.
Certains considèrent donc que le bilan est loin d'être aussi moral que ne le prétendent les labels. D'autant plus que les pays riches ont tôt fait de récupérer leur mise par la vente de produits qu'ils sont seuls à fabriquer.
Comme dans le domaine de l'agriculture biologique, il est certain que la perspective de se démarquer des concurrents peut attirer des marchands bien peu scrupuleux. Le risque de s'orienter vers DES commerces équitables, les uns éthiques, les autres « light » est patent.
On peut penser néanmoins que les associations de consommateurs, les gouvernements ou les organismes internationaux pourront effectuer un contrôle a posteriori et que la généralisation de ces produits accompagnée de la concurrence entre les labels feront baisser les prix.
Dans le cas de l'agriculture biologique, il faut savoir que le prix plus élevé s'explique en partie par des subventions moins élevées dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC) en Europe.
La question des aides des États se pose donc également. Les pays du Sud tentent toujours en vain de faire supprimer les aides agricoles des États-Unis et de l'Europe à leurs propres produits. Le Brésil a cependant obtenu la condamnation par l'OMC des aides américaines aux producteurs de coton.
Par extension, le commerce éthique est le commerce dont toute la chaîne de production est respectueuse dans son travail et ses méthodes de production - respectueuse des employés et de l'environnement, tant socio-économique que naturel. (voir aussi la notion de responsabilité sociale des entreprises). La notion est donc aussi applicable aux productions des pays industrialisés, où le commerce devient responsable, lorsqu'il est fait par des artisans respectueux de leur environnement, et de la qualité de leurs produits. Cette démarche s'étend aussi au domaine tertiaire. Une société de service éthique se souciera de la qualité de ses fournisseurs sur le plan social et environnemental. Elle appliquera un tarif particulier aux associations d'utilité publique. Elle pourra aussi en interne développer la responsabilisation des équipes de travail, développer l'échange de savoir, favoriser l'entre aide, etc.
Une analyse succincte montre que le consommateur, à mesure que son pouvoir d'achat augmente, cesse de faire jouer une concurrence exclusivement basée sur le prix (voir pyramide de Maslow). Il s'ensuit que la concurrence se déplace sur d'autres terrains (celui de l'image du système de production) et devient plus coûteuse (un candidat à l'entrée sur le marché devra obtenir le label, etc.), ce qui conduit à faire bénéficier les premiers entrants d'une rente de situation. Ce défaut potentiel reste négligeable tant que le commerce éthique reste adossé à un marché normal, capable de fournir les références de prix et de pratiques. Un souci plus contraignant est la vérification — impliquant des coûts, un effort et un contrôle anti-corruption permanent — qu'un commerce reste éthique au fil du temps.